Baromètre de la rénovation énergétique : un rythme de travaux sans précédent.
Si les difficultés du secteur de la construction durant la pandémie pouvaient laisser présager un coup d’arrêt de la rénovation des logements, l’année 2020 a été, au contraire, marquée par une accélération progressive de l’activité.
Une dynamique positive qui s’est poursuivie début 2021 témoignant de l’intérêt croissant des Français pour l’amélioration des performances énergétiques de leur habitat. Conséquence du lancement de MaPrimeRénov’ et du renforcement général des aides au financement des travaux ? Prise de conscience environnementale ou simple contrainte économique ? Appréhension de la valeur verte de l’immobilier ou anticipation des nouvelles obligations de rénovation pour les propriétaires-bailleurs ?
PrimesEnergie.fr, l’un des principaux délégataires CEE* accompagnant les particuliers dans la réalisation et le financement de leurs travaux, a analysé plus de 210.000 projets qu’il a financés en 2020 et au premier trimestre 2021 via le dispositif des primes énergie. Tour d’horizon des principaux enseignements.
Un niveau record d’aides aux ménages
Cela a été largement évoqué, la crise sanitaire et les confinements successifs ont permis aux Français de mieux conscientiser le besoin de travaux de rénovation énergétique dans leur logement et cela se voit dans les chiffres. Le nombre de chantiers financés par PrimesEnergie.fr : 146.845 rénovations en 2020, représente un chantier financé toutes les 3 minutes environ sur l’ensemble du territoire.
Au total, ce sont ainsi 240 millions d’euros de primes énergie qui ont été reversés aux ménages pour un montant moyen de 1634€, en augmentation de 32€ par rapport à 2019. Un record depuis la création du dispositif en 2010.
« Si l’on met de côté quelques semaines durant lesquelles l’activité du secteur a été stoppée par la crise sanitaire, nous n’avons jamais financé autant de travaux que depuis le début d’année 2020. Confort thermique, valorisation d’un patrimoine immobilier, conscience environnementale exacerbée par la crise ou volonté de faire des économies… Les raisons d’agir n’ont pas manqué pour les ménages qui ont passé beaucoup plus de temps chez eux, entre confinements et télétravail, concrétisant parfois des projets de longue date.
La refonte des aides au financement avec MaPrimeRénov’ d’un côté, et les primes énergie de l’autre, a sans doute amélioré la lisibilité de dispositifs qui restent souvent méconnus. Pour 2021, la tendance reste forte avec, et c’est une évolution majeure dans la politique gouvernementale, le passage depuis quelques mois d’une phase d’incitation à une nouvelle phase d’obligation en matière de rénovation énergétique. Avec l’exclusion des logements les plus énergivores du parc locatif à partir de 2023, c’est un changement de paradigme qui va directement impacter de nombreux propriétaires dans les années à venir », analyse Nicolas Moulin, fondateur de PrimesEnergie.fr
Une explosion du rythme des rénovations
Après une phase de choc lors de la mise en place du premier confinement mi-mars 2020, le rythme des rénovations a progressivement repris sa marche en avant après une courte pause estivale, le second confinement, entré en vigueur le 30 octobre 2020, ayant eu par ailleurs un impact moindre grâce aux protocoles sanitaires en place. Si la chute du nombre de travaux de rénovation réalisés sur la fin 2020 a été contenue, la reprise début 2021 a explosé pour atteindre un niveau jamais vu depuis 2010.
Sur le seul T1 2021, 65 205 chantiers ont été financés par PrimesEnergie.fr, soit presque deux fois plus qu’au T1 2020.
Un effet MaPrimeRénov’ sur les travaux privilégiés par les Français
Pour une rénovation énergétique efficiente, il est nécessaire d’améliorer en temps 1 l’enveloppe du bâtiment, puis de remplacer le système de chauffage. Ces conseils, assez bien ancrés dans l’esprit des ménages, se retrouvent dans les principaux postes de travaux effectués en 2020. L’isolation du toit, qui représente à lui seul 30% des déperditions thermiques des logements, représente plus d’un quart des chantiers financés en 2020 (26%). Suivent ensuite les pompes à chaleur (13,3%), les chaudières à très haute performance (12,5%), puis l’isolation des murs (11,3%). Le remplacement de fenêtres, bien qu’étant moins efficace sur le plan énergétique, a néanmoins représenté 9% des primes reversées sur l’année.
Cette stabilité générale cache toutefois quelques évolutions directement liées à la mise en place de MaPrimeRénov’ début 2020. L’isolation des combles, qui a été exclue du dispositif MaPrimeRénov’, a enregistré une forte baisse en 2020 alors qu’elle représentait 36% des chantiers en 2019. A l’inverse, les pompes à chaleur, qui font partie des travaux les mieux remboursés par MaPrimeRénov’, ont enregistré une hausse substantielle puisqu’ils ne représentaient que 10,6% des chantiers en 2019. Cet impact de MaPrimeRénov’ est spectaculaire sur les systèmes de chauffage au bois, aux-aussi particulièrement bien subventionnés : le nombre de chantiers financés par PrimesEnergie.fr a augmenté de +40% sur l’année 2020 par rapport à 2019.
Cap sur les rénovations globales des logements
Fin de l’isolation des combles à 1€, arrêt du « Coup de pouce » permettant le remplacement d’une ancienne chaudière gaz par une plus récente ainsi que celui permettant l’installation d’un radiateur électrique performant… à partir du 1er juillet 2021, le dispositif des primes énergie évolue.
Si ces changements ont pu être perçus comme un coup de rabot sur le dispositif, il s’agit en réalité d’une évolution qui va dans le sens de l’Histoire de la rénovation énergétique des logements, avec un double objectif : réduire les effets d’aubaine pour des artisans peu scrupuleux, et orienter les Français vers des rénovations globales et plus performante des logements. Jusqu’en 2025, 5 milliards d’euros seront mobilisés chaque année via le dispositif des Certificats d’Economie d’Energie, qui reste entièrement cumulable avec MaPrimeRénov pour les ménages.
Dans le cadre de ces rénovations globales des logements, un des enjeux ces prochaines années sera d’accompagner les ménages dans le choix de leurs travaux, via la réalisation d’audits énergétiques. Ces derniers permettront d’identifier clairement les priorités et ainsi d’optimiser le programme global de rénovation du logement.
Par Batinfo à 16h09 Source : PrimesEnergie.fr via Dakota
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